Sante Vallar mosaïste d'origine italienne réalise de nombreux travaux à Tours : la réfection des mosaïques du tombeau de Saint-Martin, le bassin du CHRU Bretonneau, l’extérieur de la maison au 124 boulevard Béranger, les ateliers Bertault 16 rue de la Californie, etc.
Sante Vallar mosaïste italien en Touraine
Vous avez sans doute remarqué à Tours les devantures aux couleurs chatoyantes, style Art déco, de la Chapellerie Brun place du Grand Marché, ou du fleuriste, 8 rue Georges Courteline, ou encore, le tapis de sol en mosaïque à l’entrée de la pharmacie Charlemagne rue des Halles.
Mais qui est à l’origine de ces créations ?
Mosaïques de Santa Vallar sur la façade de la Chapellerie Brun à Tours
Au début du 20e siècle, une vague d’immigration italienne franchie les Alpes. Parmi ces Italiens se trouve un certain Sante Vallar, originaire du Frioul. Mosaïste, il va participer au renouveau de cet art décoratif en France. Il exerce d’abord à Nevers, puis en Seine-et-Marne.
En 1923, il reçoit commande d’un chantier qui l’amène à Tours : il doit réaliser les sols d’une maison close, l’Étoile Bleue. Ses réalisations témoignent d’une recherche de stylisation en lien avec la mode hygiéniste de l’époque présentant des surfaces facilement nettoyables aux motifs épurés. Il décorera également deux autres maisons de tolérance, le Petit Soleil, (vestige place de la Monnaie-Tournois) et le Singe vert, qui se trouvait au 6 de la rue éponyme.
Alors, vous imaginez peut être que Sante Vallar a consacré son art uniquement aux maisons closes. Que nenni. Comme cité ci-dessus, il réalise aussi des créations pour des boutiques et bâtiments privé et publics : la réfection des mosaïques du tombeau de Saint-Martin, le bassin du CHRU Bretonneau, l’extérieur de la maison au 124 boulevard Béranger, les ateliers Bertault 16 rue de la Californie, etc.
Façade de la Chapellerie Brun, place du Grand Marché à Tours
Surtout, Sante Vallar tombe amoureux de Tours. Il décide de s’y installer avec sa femme et crée son entreprise aidé de ses deux frères, également mosaïstes, qui l’ont rejoint en France.
En 1928, il ouvre son magasin-atelier, 26 rue Febvotte, qui se singularise par son décor de céramique : une vibrante frise de triangles aux coloris bleus et orange souligne le passage qui conduisait aux ateliers. Sa réputation s’étend aux alentours.
Façade du 26 rue Febvotte à Tours
Il réalise les mosaïques de la façade du bureau de poste de Semblançay, du balcon de l’ancien sanatorium de Bel Air à La Membrolle-sur-Choisille, du socle du monument commémoratif Eugène Hilarion à Saint-Christophe-sur-le Nais, etc.
En 1938, il est naturalisé français. Il meurt en 1951 à Tours.
C’est seulement en 2019 que la ville de Tours lui a montré sa reconnaissance en inaugurant le 24 avril, en présence de la famille de l’artiste, une place à son nom située à l’angle de la rue Henri-Martin et à l’angle de la rue du Chemin de Fer.
Chronique écrite par Muses de l'Hart