Jean Le Breton, au service du Roi

L’histoire de l'ascension de Jean Le Breton

Jean Le Breton naquit dans les années 1480-1490. Il est sans-doute issu d’une famille du milieu notarial d’Orléans.

Ayant sans doute suivi une formation notariale ou de gestionnaire, il se retrouve en Lombardie, en 1511, à gérer les affaires du Roi auprès de Thomas Bohier. Thomas Bohier est alors lieutenant-général du Roi en Lombardie, après avoir été maire de Tours et Secrétaire du Roi, on le connait surtout pour être à l’origine de la construction du Château de Chenonceau.

La position Lombarde de Jean bien que relativement basse est stratégique. En effet, à cette époque, les grands offices s’obtiennent après des passages dans des administrations de provinces. En 1515, il devient référendaire général du Duché de Milan, un magistrat qui gère les affaires de la Cour.

Son ascension à partir de 1521 s’effectue par le jeu du mariage. Il épouse Anne Gedoyn, dont le père est secrétaire des finances du Roi Louis XII depuis 1515. La marche est franchie, Jean Le Breton entre dans le cercle des familles à proximité du pouvoir.

1528 est une élévation de plus : il devient « général de Blois ». Il est donc en charge de la gestion des domaines de la Maison d’Orléans (Blois, Soissons, Coucy, …) qui lui permet d’avoir des relations avec les enfants du Roi.

Au décès de son beau-père en 1533, il hérite pleinement de la fonction de secrétaire des finances et obtient la même année celle de secrétaire et contrôleur général des guerres, il supervise donc les commissaires de guerres.

Cependant, cette ascension n’est pas l’œuvre du hasard et si Jean en avait sans doute l’envie il n’aurait pu y arriver seul. Il bénéficie, en effet, de soutiens, de protecteurs, en la personne d’Anne de Montmorency, grand maître de la Maison de France l’un des hommes des plus puissant de son époque et également de Jean du Bellay, ambassadeur du Roi en Angleterre, Cardinal et Doyen du Collège des Cardinaux, très en vue lors du règne de François Ier.

 

Jean Le Breton : influence et déchéance auprès du Roi

Greffier de l’Ordre de Saint Michel puis Grand Chambrier du Roi au Parlement de Paris, Jean Le Breton ne cesse de s’élever. En 1539, il devient bailli et gouverneur de Blois, faisant de lui un personnage important et respecté du Royaume.

Le 24 février 1525, le Roi François Ier est défait à Pavie, Jean était présent parmi les officiers capturés et partage le sort du Roi, contresigne nombre de documents du Roi, signe de son importance.

En tant que secrétaire des finances du Roi, il est là pour rappeler à la mémoire du Roi l’état des finances et conseiller sa Majesté sur les possibilités de l’avenir lors de sa fréquente présence au Conseil du Roi. On peut penser que Jean est avant tout un gestionnaire de haut niveau qui exerce les fonctions d’un secrétaire d’État.

L’apogée du l’influence de Jean arrive quelques années plus tard lorsque le Roi François Ier le nomme Gouverneur des travaux du Château de Chambord, la merveille, le caprice du Roi mais également sa petite folie.

Quelques années plus tard, Montmorency perd sa place à la Cour et comble de fragilité Breton perd petit à petit sa position, prouvant par-là la nécessité de ses soutiens et le faible attachement du monarque à son secrétaire.

Il meurt le 19 août 1542, son fils réussira à conserver l’office de « général de Blois ».

 

Jean Le Breton : Villandry et Villesavin

La réussite de Jean Le Breton va s’affirmer par ses possessions afin de démontrer à la noblesse sa position sociale et en obtenir le respect. Il possède quelques demeures en Île de France mais ses fiertés sont dans le Val de Loire : les Châteaux de Villesavin et de Villandry. Ces deux Châteaux de style renaissance conserveront des éléments architecturaux des éléments antérieurs comme pour affirmer la continuité de sa position.

Alors Gouverneur des travaux de Chambord, Jean Le Breton fait construire le Château de Villesavin avec le renfort d’ouvriers du chantier de Chambord, distant du chantier de 7 kms, on lui donnera le surnom de « La Cabane de chantier de Chambord ». D’un style renaissance assumé et utilisant les innovations présentes à Fontainebleau, ce Château accueillera le Roi François Ier et la chapelle accueillera Marie de Médicis qui y assiste à la messe.

Le 4 mars 1532, Jean acquiert le Château de Villandry alors connu sous le nom de domaine de Colombiers. Il va faire démanteler la forteresse médiévale mais en prenant soin d’en conserver le donjon afin d’affirmer sa position de seigneur. La cour en fer à cheval est appréciée et rappel Fontainebleau et montre le prestige de ce seigneur de la renaissance.

Nous ne pouvons que vous inviter à visiter ces deux superbes Châteaux du Val de Loire.

 

Chronique écrite par Pépite 1991

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