« Qui m’aime me suive ! », tel est le mot du Roi de France Philippe VI avant la bataille de Cassel où le Roi reprendra une partie des Flandres.
Les Flandres ne sont pas le Val de Loire mais ce mot de Philippe VI incarne bien l’esprit français dans la Guerre de Cent Ans. Cette guerre va opposer la France et l’Angleterre pendant 116 ans et c’est, non moins, de 5 Rois Valois qui se battront pour la conquête ou la reconquête du territoire français tel qu’on le connait actuellement.
L’arrivée des Valois au pouvoir
En l’an de grâce 1328, Philippe VI devient Roi de France. Il est le premier roi de la dynastie des Valois. Son père était le frère cadet du Roi Philippe IV, les fils de ce dernier n’ayant eu aucun hériter mâle, ce sera à la branche Valois de perpétrer la monarchie française.
En 1328, la France est prise en étau entre le Saint Empire, la Bourgogne et une sphère de territoires sous influence anglaise, notamment le Poitou et le Val de Loire.
La Guerre de Cent Ans va, quant à elle, trouver sa naissance dans ce que l’historien Guy Bois nomme la « grande dépression médiévale ». En effet, nombre de crises économiques surgissent à la fin du Moyen-Âge. Les terres cultivables anglaises ne semblent plus être en possibilité de subvenir aux besoins de ses habitants alors que les terres fertiles et irriguées françaises, et notamment celles du Val de Loire que les Anglais prendront, sont vectrices de prospérité pour les Français. L’on peut également avancer une seconde cause à la Guerre de Cent Ans qui est celle de la rivalité des Maison de Valois et de Plantagenêt pour le trône de France.
La France occupée par les Anglais d’Édouard III
Alors que Philippe VI est submergé par le Roi Édouard III d’Angleterre, la France perd nombre de territoire : la mainmise de l’Angleterre sur la Guyenne se renforce, tout comme celle sur le Ponthieu.
En 1356, le Roi de France Jean II le bon, fils de Philippe VI, est fait prisonnier lors de la bataille de Poitiers. Le Roi est contraint de négocier le traité de Brétigny : la France va perdre un quart de son territoire et notamment le Poitou, le Limousin. Cependant, dans un esprit d’apaisement, Édouard III rend à la France le Duché de Normandie et le Comté de Touraine pendant que le Duché de Bretagne, allié des Anglais, gagne l’Anjou et ses richesses.
La contestation des Valois est à son paroxysme : les levées d’impôts successives ajoutées à la guerre et ses ravages semble creuser le tombeau des Valois et du roi Jean II le bon
La guerre reprend à l’avènement de Charles V sur le trône de France en 1368. « Mieux vaut pays pillé que pays perdu. », Charles V ne combat pas dans de grandes batailles rangées mais dans des escarmouches et harcèle l’ennemi et le fatigue. Il emploi la stratégie de la terre déserte : les populations et les biens sont déplacés laissant à l’ennemi des villes et bâtiments vides et sans richesse ne permettant pas d’alimenter toute une armée, c’est le cas dans le Val de Loire de cette époque, notamment Tours. L’époque est à l’utilisation du sentiment national : tout au long de la Guerre de Cent Ans, les Anglais sont vu par la population comme un ennemi ne créant que dévastation et ce faisant l’allié du diable, idée que repends le pouvoir royal et ses alliés. Pour appuyer ce sentiment, Charles V ne vas pas hésiter à anoblir nombre de ses fidèles de nouveaux titres, notamment dans les Comtés de Blois, de Tours et d’Anjou.
La reconquête de la France : Bertrand du Guesclin
Malgré tout, les victoires anglaises semblent se poursuivre ainsi le 2 octobre 1370, Charles V fait appel à Bertrand du Guesclin qui devra harceler l’ennemi avec pour second Olivier de Clisson, un puissant seigneur Breton. Ce sera chose faire, Du Guesclin lève une armée de Normands et de Breton et marche sur Vendôme où 3 000 anglais sont stationnés. Après être entrés dans Le Mans, les Français marchent sur l’armée anglaise qu’ils rencontrent le 4 décembre 1370 à Pontvallain, au sud du Mans. La victoire est éclatante elle permet de libérer le Maine, Saumur et toutes les places fortes d’Anjou qui sont abandonnés par les chefs anglais en déroute.
S’en suivra une période d’accalmie jusqu’à la fin de vie de Charles V dit le sage. Le Roi en profite pour effectuer des travaux sur ses places fortes, armées de canons les donjons, en préparations de futures nouvelles hostilités qui semblent inévitables étant donné que les Anglais possèdent toujours et encore des terres sur le continent.
L’on peut citer le cas du Château de Saumur, le frère de Charles V, Louis Ier d’Anjou, possède le Château : il fera remplacer les anciennes tours rondes pour des tours octogonales beaucoup plus adaptées à la guerre et permettant l’utilisation de machines de guerre et tout cela sans négliger l’apparence de puisse que peut dégager l’édifice.
Découvrez la suite de cette chronique : Les Valois : dynastie du Val de Loire - Acte 2
Chronique écrite par Pépite 1991
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