Jacques Cœur s’est avant tout l’histoire d’une ascension sociale à une époque où cela est inconcevable, ce grand argentier du Roi aura marqué de son empreinte l’histoire de Bourges et du Val de Loire.
Jacques Cœur, le Berruyer
En l’an de grâce 1395, à Bourges, naquit Jacques Cœur. Son père est un maître fourreur qui semble avoir acquis une certaine fortune de par sa profession ainsi c’est dans une famille qui semble bourgeoise que naquit Jacques.
Bien qu’étant le rejeton d’un père marchand, il semble que son éducation fut légère mais que son père forme très tôt le jeune qui lui succèdera un jour.
Hasard de l’histoire, le Dauphin Charles de France en fuite de la capitale rejoindra Bourges pour se battre pour le trône. La présence royale va aider la ville à se développer tant au niveau commercial que culturel. Jacques se rapprochera du Dauphin par sa sœur qui se mariera au secrétaire de Charles VII, Jean Bochetel.
En 1420, il se marie avec Macée de Léodepart, fille du prévôt de Bourges.
Jacques Cœur, le marchand
En digne fils de son père, il devient très tôt gérant d’un des bureaux de change de Bourges, son ingéniosité semble être remarqué par Pierre Godart avec qui Jacques entreprend une entreprise illégale visant à récupérer une partie de l’argent échangé., bien que gracié pour son crime sa réputation en demeurera assombrie.
Sa réputation sera faite grâce à la loyauté et à la transparence de ses transactions, ce n’est rien de moins que douze navires qui sillonneront la Méditerranée forts de ses marchandises.
Jacques Cœur au service du Roi
Malgré ses anciennes pratiques et à la faveur de ses nouvelles pratiques, Jacques Cœur devient maître des monnaies à Bourges, il dirige donc la fabrication de la monnaie et peut aider le commerce ainsi que faire fluctuer les prix des marchandises.
Le Roi Charles VII ayant remarqué ses compétences, il le charge de l’hôtel des monnaies de la capitale.
Le 2 février 1439, Charles VII lui confie la tâche de grand argentier : il gère les finances de la Maison Royale et devient un personnage important du royaume grâce à ses talents.
En effet, il conseil le Roi de ses talents, faisant faire des économies à la cour, des moyens supplémentaires pourront être alloués au combat contre les Anglais.
Il est également à l’origine de la mise en place de la taille et de la gabelle, deux impôts qui aideront à assainir les finances royales.
Le Roi semble satisfait des services de son argentier car il finit par l’anoblir en avril 1441, ce qui sert son commerce encore grandissant de négoce à l’international, annexe de ses fonctions au service du Roi.
Le point culminant de ce serviteur semble être daté 1442 : il devient Conseiller du Roi de France, son influence sur le royaume et son expérience du commerce sont au service de la France qui va vire une époque de prospérité dont il est l’un des plus fameux rouages.
La confiance du roi en son conseiller semble inattaquable : le roi lui confie des missions d’ambassades, le charge d’installer le Parlement du Languedoc, de présider les États généraux du Languedoc, son habilité dans ses missions fera de cette étoile montante un des hommes forts du royaume, fort d’amis et forts d’ennemis jaloux de sa position.
A la Cour, les étoiles finissent toujours par s’éteindre et ce sera le cas pour Jacques Cœur. En digne ami du Roi Charles VII, il sera en présence d’Agnès Sorel, la maîtresse royal, dont il deviendra l’ami après l’avoir aidé à acquérir des bijoux. La rumeur prétend à une liaison entre Agnès Sorel et Jacques Cœur … lors du décès de la maîtresse royale, Jacques perd sa protectrice et le Roi semble se désintéresser de lui et de ses services, commence alors la tourmente. On prétendra même que Jacques Cœur aurait empoisonné Agnès Sorel, une théorie qui semble assez fantaisiste mais qui affaiblira sa position auprès du Roi.
La jalousie devient calomnies qui deviennent accusations et il finit par être arrêter en 1451. Le Roi lui imputera le crime de lèse-majesté, sans doute pour pouvoir récupérer sa fortune qui est convoité par la Cour. Reconnu coupable et mis en prison, il réussira à s’enfuir et rejoindra Rome et le Pape Nicolas V.
Le Palais Jacques Cœur
Les possessions de Jacques Cœur sont nombreuses, autant acquises grâce à sa fonction de marchand que grâce aux faveurs royales. Il aura possession de plus de vingt domaines et de nombreuses maisons dont deux à Paris.
Fort de son rang de noble et de sa position à la Cour, il décide de se faire construire son propre palais à Bourges : le Palais Jacques Cœur.
Situé dans le centre historique de Bourges, 5 000 m2 de terrain seront acquis par Jacques auprès du chanoine Jean Belin.
Il fera donc construire un palais à la hauteur de sa fortune et de son pouvoir, dans un style gothique flamboyant, somptueux et immense. Ce palais sera terminé en 1453, Jacques ne le verra jamais terminé … et il passera dans le domaine royal.
Par chance, le palais nous est parvenu bien que son destin soit des plus troublés … si les façades sont intactes, les intérieurs ont été pour beaucoup remaniés mais les quelques « reliques » du décor d’origine qui sont très riche laisse songeur quant à la beauté disparue de ce palais.
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