L’histoire de France regorge de trahisons, d’empoisonnements, d’assassinats… le Val de Loire, ayant accueilli le Pouvoir Royal en son sein : le Roi, la Reine et la Cour, a vu se produire nombre d’évènements s’éloignant de la morale très chrétienne de l’époque. Le Château royal de Blois est marqué par l’assassinat du Duc de Guise évènement révélateur d’une époque troublée, tant au niveau religieux que politique.
L’an de grâce 1574 voit monté sur le trône de France, un enfant de Valois, le Roi Henri III, fils de la légendaire Catherine de Médicis.
Le malheur frappe la Maison de Valois en 1584 avec la mort de François d’Alençon, frère cadet du Roi Henri III et héritier de la Couronne de France.
Ce faisant, afin d’assurer la continuité de la Couronne, le Roi doit désigner son héritier : Henri de Navarre, protestant de son état.
Depuis 1562, la France subit les tourments de l’opposition entre protestants et catholique qui entraîne le pays dans le chaos. Le Roi devant assurer la sécurité du royaume doit désamorcer le conflit. C’est sans doute de ce fait qu’il désignera Henri de Navarre comme héritier du Royaume. Bien loin d’apaiser les tensions, cette décision ne fera que plus de désordre …
Très vite, les mécontents vont s’organiser en « Ligue » et l’on trouvera à leur tête le Duc de Guise.
Henri III pense pouvoir faire confiance au Duc de Guise, erreur importante du Roi … le 12 mai 1588, les parisiens se rendent maître de la Bastille et acclament le Duc de Guise désigné comme « roi de Paris ».
Contraint à la fuite vers Chartres, le Roi n’a qu’une seule issue pour faire face à la situation : la convocation des États Généraux.
Les États Généraux sont la réunion du Royaume (les trois corps : la noblesse, le clergé et le tiers-état), ceux de 1588 auront lieu au Château de Blois en plein territoire fidèle au Roi.
Les députés de la Ligue de Guise, majoritaire, exigent du Roi que les décisions des États Généraux deviennent Lois du Royaume : le pouvoir législatif incombant au Roi, c’est ici un affront fait à sa personne mais également une tentative de déstabilisation des institutions et d’affaiblissement du pouvoir Royal.
Face à cet affront, le Roi Henri III décide de faire assassiner le Duc de Guise et son frère le Cardinal de Guise, archevêque de Reims.
Le 23 décembre 1588 a lieu l’ouvrage. Le duc de Guise est convoqué par le Roi. Ce rendant à la convocation du Roi, alors pénétrant dans son cabinet, le Duc est assailli par les Quarante-Cinq, les gardes du corps du Roi, qui force de coups de poignards et d’un coup décisif à la gorge, ont raison de lui. Son frère, le Cardinal est arrêté et exécuté le lendemain.
La question de l’implication de Catherine de Médicis se pose, du fait de sa présence au sein du château où elle mourra le 5 janvier 1589. Bien qu’ayant été en faveur de l’apaisement, les actions de l’ancienne Reine furent parfois cruelles on peut donc émettre l’hypothèse qu’elle fut favorable à cet acte sanglant …
Il est de notoriété publique que malgré l’assassinat des principaux chefs de la Ligue, la fin des États Généraux n’est pas favorable au Roi. Par ce fait, le Roi a perdu de la sainteté qui pesait sur son règne, depuis qu’il avait reçu l’onction sainte.
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Illustration :
Huile sur toile de Paul Delaroche - L'Assassinat du duc de Guise