A la découverte des Ateliers au Musée des Beaux Arts
Et s’il n’y avait pas que les enfants qui avaient le droit de jouer au Musée des Beaux-Arts d'Orléans… les adultes aussi sont invités à se salir, à découper, coller, modeler, peindre, bidouiller, manipuler, dessiner, graver, barbouiller … retour en enfance garanti. Ici, l’expérience est de croiser de nouvelles possibilités pour entrevoir ce qu’est l’expression plastique. L’atelier est un lieu d’expression. On questionne l’art : dans quel but, pourquoi, qu’est-ce qu’on fait, dans quelle direction va-t-on ?
Atelier Bacchus et Erigone de Simon Vouet, XVIIe siècle
Premier jour de l’automne, la sélection du tableau devant lequel nous avons été invités à réfléchir présentait une scène mythologique dans une nature luxuriante. Couleurs, végétations et ambiance nous plonge immédiatement dans les couleurs automnales.
Lors de l’atelier d’écriture, nous nous sommes entrepris à réaliser un cadavre exquis. C’est-à-dire, que chacun devait choisir un mot sans vraiment se concerter afin d’obtenir une phrase. Nous avions préalablement tiré au sort un papier sur lequel était annoté une indication afin de donner une logique à notre phrase commune. J’avais tiré le sujet et la consigne était d’écrire un végétal. Les autres personnes du groupe avaient tiré le verbe, le lieu et les adjectifs.
Au final, la phrase était la suivante : « le lierre jouait dans ce magnifique jardin orange ». A partir de cette phrase, il fallait imaginer l’histoire de ce lierre dans ce jardin.
Une fois à l’atelier, nous avons entrepris la confection d’un petit carnet végétal. Non pas comme un herbier, mais comme un carnet de voyage dans lequel nous aurions, tel un explorateur, conservé la trace des nombreux arbres qu’on aurait croisé durant notre périple. Nous avons donc confectionné des tampons à l’aide de carton que l’on a découpé à notre guise. Nous avons ensuite trempé ces morceaux de carton dans de l’encre, afin de créer des arbres prenant vies sur chacun de nos feuillets. Nous avons enfin créé la couverture grâce à de l’encre et du pastel gras reprenant la couverture de livres anciens. On relie le tout. Le résultat est bluffant.
Atelier Frédéric Brandon, Solitude n°5, 2005
Au sous-sol du Musée des Beaux-Arts d'Orléans, existe l’espace d’art contemporain. Entre des sculptures de Maillol et de Rodin, des tableaux de Simon Hentaï et Olivier Debré, nous nous sommes arrêtés devant la composition de Frédéric Brandon. Son tableau Solitude n°5 réalisé en 2005 est saisissant de message et de couleurs. Il faut savoir que Frédéric Brandon a réalisé plusieurs versions de son œuvre solitude avec une palette de couleurs différente. La composition, le nombre de personnages, leurs attitudes restent les mêmes.
Comme du décalquage ou du copier-coller, l’artiste reprend son tableau en changeant uniquement les couleurs. Ici, notre travail d’écriture se concentrait sur les personnages et ce qu’il pouvait bien faire ici sur cette plage. L’occasion de les faire parler afin de mieux comprendre la relation qu’il peut exister ou non entre eux. J’ai décidé donc de faire parler trois d’entre eux : l’homme qui marche et nous regarde, le chien et le couple assis à gauche.
A l’instar de Frédéric Brandon, nous avons réalisé des répliques de son tableau solitude. Par décalquage, nous avons, chacun, formé un triptyque. Nous avons repris certains objets et personnages du tableau d’origine afin de créer notre propre version. Puis nous avons mis le tout en couleur avec du pastel et du crayon bleu. Nous sommes littéralement entré dans l’univers de l’artiste en reprenant sa méthode de travail.
Atelier Giacomo Legi, Cuisinier entouré de volailles et d’ustensiles, XVIIe siècle
Au deuxième étage, nous avons jeté notre dévolu sur une œuvre entre nature morte et scène de genre. « Cuisinier entouré de volailles et d’ustensiles » est une peinture à l’huile de Giacomo Legi datant du XVIIe siècle. Ici, l’artiste a mis en lumière un cuisinier autour d’une table remplie de nourriture. L’on peut apercevoir autour de lui des animaux suspendus et à ses côtés des ustensiles de cuisine. Sommes-nous dans une arrière-cuisine où l’on prépare à manger ?
Sommes-nous dans une taverne de campagne ? Nul ne le sait. Notre travail d’écriture était justement d’imaginer dans quel contexte nous nous trouvions. Voilà ce que l’on a inventé comme histoire.
Le travail en atelier consistait à recréer un garde-manger en reprenant des éléments tel que des légumes, des fruits ou encore des poissons. Attention, il fallait que notre garde-manger soit organisé et rangé. Les aliments prenant des couleurs parfois différentes de la réalité afin de semer le doute. Voici, ce que l’on vous a concocté comme gardemanger. Qu’en pensez-vous ?
Si vous aussi, cela vous a donné l’envie de venir vous exprimer lors d’ateliers artistiques, n’hésitez pas à pousser les portes du Musée du Beaux-Arts d’Orléans. Les techniques abordées sont différentes à chaque fois. La profusion des œuvres à l’intérieur du Musée permet un champ des possibles sans frontières. Les médiums sont variés. L’imagination sans borne. Personnellement, je n’ai aucun talent artistique, les ateliers sont ouverts aux débutants comme aux confirmés. L’idée est de partager un bon moment, de se réserver un instant de lâcher-prise et de se laisser-aller à la création.
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Crédit Photos Johnatan Savarit
Chronique écrite par Johnatan Savarit, 1001 Patrimoines